Bologna in Lettere – International Poetry Review – Brice Bonfanti

 

Brice Bonfanti, poète-œuvrier. Né Frigau en 1978, Avignon. Sept ans conservateur des manuscrits de Stendhal à Grenoble, et libraire aujourd’hui. Depuis l’an 2000 à Milan, écrit en premier lieu l’un après l’autre des Chants d’utopie, et les dit, psalmodie, en public. Un chapitre par chant est audible sur son site: www.bricebonfanti.com. Les Chants d’utopie sont publiés aux éditions Sens & Tonka, par cycles de neuf chants. Neuf cycles ont été annoncés. Collabore aux revues Catastrophes, Lundi Matin, Nunc, Phoenix, L’Intranquille, Sarrazine, Recours au poème, La Revue des Archers, Philos (Brésil), Atelier (Italie)…

 

Chants d’utopie : troisième cycle, Sens & Tonka, 2020 (à paraître)

Chants d’utopie : deuxième cycle, Sens & Tonka, 2019

Chants d’utopie : premier cycle, Sens & Tonka, 2017

 

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COSMOS & CHAOS

 

Le chaos, hiérodule, est l’esclave sacré du sacré – cosmos. Le chaos, toujours, menace le cosmos. Le cosmos toujours vit, survit, outrevit au chaos. Le cosmos immuable en lui loge un principe immuable: le mouvement, muable. Le chaos est une ruse du cosmos. Contrat cosmique, le contrat du cosmos : le cosmos intègre, le chaos désintègre ; et le cosmos intègre le chaos qui désintègre. Il n’est pas au pouvoir du chaos de désintégrer le cosmos qui l’intègre. Le chaos est le ver dans le fruit, le cosmos est le fruit dans le ver, qui dépasse le ver, outrepasse le ver, l’intègre au fruit qui le dépasse, l’outrepasse et l’englobe : car le fruit est un globe, et un globe infini. Le chaos, toujours, sert le cosmos. Qui adore à genoux le chaos sans cosmos, se dissout ; qui le cosmos sans chaos, se coagule. Or il s’agit de se dissoudre, et se coaguler, et se dissoudre et se coaguler, et se dissoudre, et se coaguler, et se dissoudre et se coaguler, et se dissoudre, et se coaguler, et se dissoudre et se coaguler, et se dissoudre, et se coaguler, et se dissoudre et se coaguler, et se dissoudre, et se coaguler

 

 

 

COSMO & CAOS

Il caos, ierodulo, è lo schiavo sacro del sacro –  cosmo. Il caos minaccia sempre il cosmo. Il cosmo vive sempre, sopravvive, oltrevive al caos. Il cosmo immutabile ospita al suo interno un principio immutabile: il movimento, mutevole. Il caos è uno stratagemma del cosmo. Contratto cosmico, il contratto del cosmo: il cosmo integra, il caos disintegra; e il cosmo integra il caos che disintegra. Non è nel potere del caos disintegrare il cosmo che lo integra. Il caos è il verme nel frutto, il cosmo è il frutto nel verme, che sorpassa il verme, oltrepassa il verme, lo integra nel frutto che lo sorpassa, l’oltrepassa e lo ingloba: perché il frutto è un globo, e un globo infinito. Il caos serve sempre il cosmo. Chi adora in ginocchio il caos senza cosmo, si dissolve; chi adora il cosmo senza caos si coagula. Ora si tratta di dissolversi, e coagularsi, e dissolversi e coagularsi, e dissolversi, e coagularsi, e dissolversi e coagularsi, e dissolversi, e coagularsi, e dissolversi e coagularsi, e dissolversi, e coagularsi, e dissolversi e coagularsi, e dissolversi, e coagularsi

(Traduzione Enzo Campi)