Bologna in Lettere 10th
BĂBÉL
stati di alterazione
International Poetry Review
a cura di Enzo Campi
Irène Dubœuf
Traduzione Francesca Del Moro
Irène Dubœuf è una poetessa francese, autrice delle raccolte Le pas de l’ombre, Encres vives 2008; La trace silencieuse, Voix d’encre 2010; Triptyque de l’aube, Voix d’encre 2013; Roma, Encres vives 2015; Cendre lissée de vent, Unicité 2017; Bords de Loire, libro di artista collezione Daniel Leuwers 2019; Effacement des seuils, Unicité 2019; Volcan, libro «povero» collezione Daniel Leuwers 2019; Un rivage qui embrase le jour, Éditions Du Cygne 2021. Critica letteraria e traduttrice, collabora con riviste sia francesi che italiane. Ha pubblicato in francese opere complete di Amedeo Anelli: Neige pensée, Ed.Ticinum 2020 e L’Alphabet du monde, Ed. du Cygne 2020, e di Luigi Carotenuto: Krankenhaus suivi de Carnet hollandais et autres inédits, Ed. du Cygne 2021. È tradotta in italiano, spagnolo e arabo.
Sito dell’autrice: http://irene-duboeuf.jimdofree.com
Choix de poèmes
Dans le délabrement des murs pétris d’attente
je tisse un lien secret.
J’ai vu des ombres sous les porches
se glisser sous les poutres écroulées d’abandon.
Les enclos sont déserts
les sources se sont tues
partout, le silence crie ta perte.
Sous un Christ amputé
ma main cherche ton nom au creux muet des pierres.
En vain.
La route est courte jusqu’à l’oubli.
(La trace silencieuse, Voix d’encre 2010)
*
J’ai cheminé longtemps
sur la terre molle et noire
crayonnée d’herbes folles.
Blottis dans les ornières
se cachent des souvenirs dépareillés.
Les sentiers indécis s’ébouriffent
depuis que les vieux murs
reçoivent le soutien effarouché du lierre.
Des fissures filtre une lumière minérale
élémentaire et jaune
comme le questionnement
d’un chat errant.
(La trace silencieuse, Voix d’encre 2010)
*
Dans l’odeur verte
des matins lavés de brume
marcher
peu importe où l’on va
le chemin se dessine lui-même.
Chaque matin nous offre une nouvelle chance
un recommencement
qui meurt avec la nuit.
Qui sait combien de temps encore ?
(Le pas de l’ombre, Encres vives 2008)
*
Faire une halte
détourner le temps
ouvrir grand les fenêtres
sur un monde vert et bleu.
Voir le soleil creuser des chemins d’immortelles
dans un fragile arôme de grange et de lait chaud
Regarder le temps s’enrouler sur lui-même
comme un chat endormi
ancre l’éternité.
(Le pas de l’ombre, Encres vives 2008)
*
J’ai effeuillé le temps
des soleils flamboyants et des nuits d’obsidienne.
Dans un compte à rebours
désenchaîné les jours.
Froissé des bouts de vie.
Émancipé l’instant dans le craquement sourd
des feuillets blancs fardés
de chiffres couleur d’ancolie.
Comme une enluminure surgie de l’âtre grise
le passé feu de paille ensemence le jour.
Nous sommes enfants de salamandres.
Nourris de flammes
nous mêlons notre souffle au fin crépitement
des braises embrassées
par le vent.
***
Nel degrado dei muri impastati d’attesa
intreccio un legame segreto.
Ho visto ombre sotto i portici
scivolare sotto le travi crollate dell’abbandono.
I recinti sono deserti
le fonti ammutolite
ovunque, il silenzio grida la tua perdita.
Sotto un Cristo amputato
la mia mano cerca il tuo nome nell’incavo muto delle pietre.
Invano.
La strada è breve fino all’oblio.
*
Ho camminato a lungo
sulla terra molle e nera
scarabocchiata d’erbe selvatiche.
Rannicchiati nei solchi
si nascondono ricordi sparigliati.
I sentieri indecisi si scompigliano
da quando i vecchi muri
ricevono il timido sostegno dell’edera.
Dalle crepe filtra una luce minerale
elementare e gialla
come le domande
di un gatto randagio.
*
Nell’odore verde
delle mattine lavate dalla nebbia
camminare
poco importa dove andiamo
il percorso si delinea da sé.
Ogni mattina ci offre una nuova opportunità
un nuovo inizio
che muore con la notte.
Chissà per quanto tempo ancora?
*
Fare una pausa
deviare il tempo
spalancare le finestre
su un mondo verde e blu.
Guardare il sole scavare strade d’immortali
in un delicato profumo di fienile e latte caldo
Guardare il tempo acciambellarsi
come un gatto addormentato
che trattiene l’eternità.
*
Ho sfogliato il tempo
dei soli scintillanti e delle notti di ossidiana.
In un conto alla rovescia
ho liberato i giorni
accartocciato pezzi di vita.
Emancipato l’istante nel sordo scricchiolio
dei fogli bianchi dipinti
di numeri color aquilegia.
Come una miniatura sorta dal focolare grigio
il passato fuoco di paglia semina il giorno.
Siamo figli di salamandre.
Nutriti di fiamme
mescoliamo il respiro al lieve crepitio
delle braci baciate
dal vento.
(Le pas de l’ombre, Encres vives 2008)